mercredi, octobre 12, 2005

Preparatifs - Inde - Bangkok

Tant de choses ont déjà été écrites sur les voyages .... nulle envie, donc, de rivaliser avec ces grands noms tels que Alexandra David-Néel ("Négliger les petites choses sous prétexte qu'on voudrait en faire des grandes, c'est l'excuse des lâches") ou Théodore Monod ("J'avais trop longtemps attendu de pouvoir pénétrer un jour dans un monde jusque l' interdit, pour ne pas accueillir avec une émotion profonde l'occasion de pouvoir en franchir enfin les limites"), ou tant d'autres encore ...

Théophile Gautier, lui, avait écrit "Un des grands malheurs de la vie moderne, c'est le manque d'imprévu, l'absence d'aventures". Les chinois, eux, pensent que "Le vrai voyageur ne sait pas où il va" !

Enfin cette dernière, qui se prête particulièrement au moment présent, à quelques heures de mon départ pour ce tour du Monde en 10 mois, qui me mènera de l'Inde au Vietnam en passant par le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, la Birmanie peut-être, la Chine, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Chili, l'ile de Pâques, la Bolivie et enfin le Pérou : "Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses". Elle est de Kundera.

Pour ma part, la phrase qui retient toute mon intention et qui - je le sais - ne me quittera pas au cours des 10 mois à venir, qui résume mon désir de me confronter au Monde, d'aller au devant de la rencontre, de l'émotion, de l'aventure, c'est celle que l'on attribue à un marin bien de chez nous, Loick Peyron :

Le plus beau voyage est celui que l'on n'a pas encore fait

Pour les amoureux de belles citations, je vous invite à consulter la page suivante appartenant au site ABM, association dont je suis adhérent, et sans qui les rencontres n'auraient pas été ce qu'elle ont été.

http://www.abm.fr/pratique/ecrivoy.html

Je tiens à remercier ici Sophia et Marco pour leur bonne humeur, leur patience parfois, et aussi leur humour.

Je tiens aussi à dire qu'il est difficile de quitter ses amis et ses proches ... mais sachez qu'à mes yeux, l'amitié est plus importante que le reste. Momo (mon frère) et sa famille, les copains et copines du Tai-Chi, tous les amis, mes parents .... je vous aime, et je vous dit "à bientôt" !

J'essaierai du mieux que je pourrai de maintenir ce blog à jour, en y mettant bien entendu quelques photos des régions traversées !

En attendant, une première photo en forme de clin d'oeil, prise en Mars dernier sur un marché de Battambang, au Cambodge.




MUMBAI, 17 octobre

Mumbai, 16 millions d'habitants. Ancienne Bombay, celle ville cosmopolite et bouillonnante procure une etrange sensation. Pollution extreme, mais nombreux espaces verts ou peuvent jouer les gamins. Et ici, inutile de chercher un ballon, il n'y a que batte de cricket qui vale .....

Le nombre de personnes dormant sur le trottoir est considerable, la ville ne pouvant gerer l'affux quotidien de nouvelles personnes provenant de milieux ruraux. Attirees par les profits a realiser, ils s'entassent le soir venu qui sur une natte, qui sur une planche, qui avec simplement une vieille chaussure en guise d'oreiller. Tandis qu'a quelques metres d'eux, les taxis se frolent la moustache, les chauffeurs rivalisant d'audace et de culot pour se rabattre imperceptiblement vers la voie d'a cote .....

Les sollicitations sont par ailleurs nombreuses de la part des vendeurs de rue, mais il suffit d'un peu de patience et d'un sourire pour faire lacher prise a ses accrocs du "He, friend !". A l'un d'eux, a qui je demandais gentiment de me lacher la grappe, je lui ai dit que j'avais de nombreux amis sur la place. Ca l'a fait rire, la partie etait gagnee !

Apres 4 jours passes ici, je vais quitter cette ville a l'architecture coloniale omnipresente. De nombreux batiments sont de toute beaute, par exemple la gare Victoria qui merite vraiment le detour. Dans un autre style, j'ai passe la journee d'hier aux alentours du reservoir de Malabar Hill. Ce petit lac artificiel, au centre d'un petit quartier entoure par des tours aux allures de grandes dames tristes, abrite une population plutot demunie mais fort sympatique. Les femmes en sari vaquent a leurs occupations tandis qu'une bande de momes s'improvisent champions de cricket, envoyant regulierement la balle a quelques cm de la tete d'une femme rouge de colere, vociferant un peu plus fort a chaque fois. Pour ceux qui connaissent le Nepal, en se croirait un peu a Bakhtapur, ville a l'aspect moyen-ageuse qui accueillit il y quelques annees le tournage de "Little Bouddha" de Bertolucci.

Depart ce soir en train de nuit pour Ahmedabad, ce sera ensuite la montee vers le Rajasthan.

UDAIPUR, 21 octobre 2005

Ca y est, "aille didite" comme disent nos amis grands-bretons. J'ai pris le train en Inde ! Ca parait bete, mais voici quelques chiffres pour vous faire prendre conscience ce que represente le train en Inde : 1,6 d'employes, ce qui au passage en fait le plus gros employeur du monde. 11 millions de passagers transportes chaque jour, 7085 stations. Ca calme .... Et alors donc pour me rendre la vie plus belle (meme si je n'ai deja pas a me plaindre), j'ai fait l'aquisition d'un catalogue certes moins complet que celui de la Redoute, mais neanmoins tres utile. Cette revue (que vous ne trouverez jamais chez le coiffeur mais c'est promis : Comme vous etes tous des petits curieux, je le ramenerai a la maison), cette revue - disais-je - s'appelle "trains at a glance". Elle contient les horaires de tous les trains du pays. Vous conviendrez que comme lecture quand on a la tete farcie de bigoudis, ce n'est pas pire que certaines revues dont je taierai le nom, par pudeur. D'ailleurs ca tombe bien, je les ai deja oubliees.

Il existe plusieurs classes de train en Inde : Les 1st (on oublie), les 2nd avec clim 2/3 (c.a.d 4 lits dans le compartiment, les 2nd 3/3 (a 6 lits), les sleepers (non climatisees, celles qui recoivent parfois des visites insolites ...). Je ne connais pas encore les autres classes en "fauteuils". Enfin, j'ai l'impression que les trains partent et arrrivent tous a l'heure. Remarquez, avec 11 millions de passagers/jour, il vaut mieux ....

Par contre, s'il est vrai qu'ils ne brillent pas par leur rapidite (environ 40 km/h), les tarifs sont ridiculement bas : Quand je suis venu de Ahmedabad pour Udaipur (300 km, 8 heures de trajet), j'ai paye en sleeper la somme de 135 roupies, ce qui nous fait le billet a un peu moins de 3 euros. A ce prix, il n'y a pas de couchage prevu, simplement une simple couchette avec plein de gens autour qui mangent, qui se disputent ou qui se font gratouiller le menton par des hommes deguisees en femmes .... c'est du vecu.

Maintenant je veux vous parler un peu de la langue, enfin plutot DES langues. Il existe en Inde 18 langues officielles ! L'Hindi est la langue officielle de l'administration centralisee, et elle est parlee par un tiers a la moitie de la population indienne (je ne les ai pas tous comptes, enfin je veux dire je n'ai pas termine, mais ils sont parait-il plus d'un milliard). C'est un langue d'origine indo-aryenne, tout comme le Urdu, parle lui par un peu plus de 10% de la population. Le Urdu s'ecrit de droite a gauche alors que le Hindi s'ecrit comme le francais. Dans leurs formes, ces 2 langues sont par contre tres differentes : L'une est d'origine devanagri (le Hindi), alors que l'autre est inspiree d'une forme d'arabo-persique, le nastaliq. En feuilletant un bouquin d'apprentissage de ces 2 langues ce matin, il apparait qu'elles ont en commun de nombreux mots ou expressions alors qu'elles s'ecrivent avec des caracteres totalement differents.

J'etais plein de bonne volonte ce soir, et j'avais envisage de vous mettre quelques photos en ligne, mais il semblerait que ma barette de 1 Go ne soit pas reconnue par le bouzin ... ce sera donc pour une autre fois. Et dans cet autre cyber, les cartes format XD ne sont pas reconnues.

J'ai finalement decide de rester une journee de plus a Udaipur car j'ai eu le coup de foudre. Nous nous connaissions de vue depuis quelques jours, mais ne nous sommes vraiment rencontres qu'aujourd'hui. Elle est tres jolie et ferait rever plus d'un voyageur en quete de beaute et de fantaisie. Oh, pour le moment, nous n'avons pas encore partage grand chose, simplement un petit-dejeuner tres copieux, mais je lui ai promis que je reviendrai. J'y passerai donc la nuit prochaine, je vous enverrai des photos d'elle, enfin j'espere, ne desesperons pas. Elle, elle s'appelle "Sai Niwas", elle a deja une petite vingtaine d'annees, et c'est une ancienne haveli reconvertie en guest-house. Qu'est-ce qu'une haveli ? Il s'agit d'une maison ayant la plupart du temps appartenu a un commercant, et la profusion des decorations interieures comme exterieures refletait la richesse du commercant. En ce qui concerne la guest-house en question, c'est un artiste qui a oeuvre et je trouve que c'est tres reussi. Ce soir, a tout hasard, je regarderai si Iznogoud n'est pas dans les parages !

Et donc la voici la voila, ma chambre des mille et une nuits :

J'attends vos commentaires ....

A present, 2 autres photos prises aujourd'hui. La premiere a ete prise dans le quartier musulman de Udaipur, la deuxieme est le celebre "mansoon palace", abandonne depuis bien longtemps mais duquel nous avons une vue superbe sur la chaine de montagnes des Araveli d'un cote et Udaipur de l'autre.










Mt ABU, 24 octobre

Me voici donc arrive aujourd'hui, apres 5 heures de bus, a Mont Abu, joli petit coin perdu au milieu des montagnes. Ici, c'est glace a la fraise et pedalo ... tres bucolique, tout ca ! Rencontre insolite aujourd'hui : En escaladant une colline, je suis tombe nez a nez avec un ermite en train de fumer une sorte de petard, seul au milieu de la foret. Apres etre reste quelques instants en sa compagnie, j'ai repris mon escalade et la, surprise ! Apres m'avoir offert le "tcha" (the) et etre reste un bon moment en ma compagnie, un autre ermite m'a propose de revenir demain et de rester dormir dans son trou de rocher. Et ca, comme c'est le genre de trucs que je ne ferai pas tous les jours, alors apres quelques instants de reflexion, j'ai accepte. J'irai donc le voir en fin de matinee, nous nous rendrons a pied par les chemins de montagne aux temples de Dilwara, reputes pour etre les plus beaux temples jaina de tout le sous-continent indien, apres quoi nous retournerons la-haut, dans son rocher rien qu'a lui. La situation de sa cabane permet une vue a 180 degres sur la plaine, je ne vous dit pas les sensations ! Au fait, j'ai tire sa trombinette tout a l'heure, je vous mettrai les photos en ligne bientot. En attendant, honneur a une petite vendeuse de rue que j'ai trouve toute mimi ...

Et voici la caverne qui m'a servi de refuge la nuit derniere, ainsi que son "proprio" :

Ca, c'est Ze cabane .................................................. et lui, c'est Ze aouneur of the cabane

Pour arriver a sa cabane, ce "baba" (c'est le nom que leur donne les indiens, sans aucune moquerie, bien au contraire, ce sont des gens tres respectes), ce baba , donc, m'a fait passer par des chemins serpentant a travers les collines. Non content de partager cette experience avec Tomgiri (c'est son prenom), j'ai en plus pu profiter a plein de la beaute de la nature environnante. Les essences sont multiples : Eucalyptus, citronniers, et une sorte de menthe citronnee qui embaume des que les premiers rayons du soleil viennent caresser ses feuilles.

JODHPUR, 27 octobre

Jodhpur .... alors d'abord, ca se merite, et je l'ai bien merite : Pour rejoindre la "ville bleue", j'avais choisi le bus de nuit pour des raisons pratiques, la station de train se trouvant a 27 km de Mt Abu. Mais quand je me suis retrouve dans le bus - je devrais plutot dire l'epave-, j'ai vite regrette d'avoir choisi cette solution : Le bruit des freins ne me disait rien qui vaille, le conducteur semblait tres enerve, les sieges ne se rabaissaient pas d'un poil, les vitres tremblaient, bref, que du bonheur ..... et quand j'ai enfin reussi a commencer a entrevoir la possibilite d'eventuellement pouvoir fermer un oeil, a peu pres vers minuit, le chauffeur s'est soudain rappele qu'il avait oublie quelque chose. Alors que tout le monde dormait ou presque, il a tourne le bouton de la boite a musique. Et regle le volume a fond, probablement pour que ceux du fond (dont je faisais partie) entendent bien.

Apres tout ca, je suis arrive a Jodhpur a 3h30 du matin, heure ideale comme chacun sait pour negocier un rickshaw ... mais bon, apres avoir reveille le proprio de la guest-house et apres une bonne douche, je me suis ecroule sur mon lit a 4h. Et reveille ce matin avec de l'enchantement dans les yeux. Jodhpur, la "ville bleue" ..... En effet, ici, nombre de maisons sont peintes en bleu indigo, quand elles ne sont pas vertes ou marrons ou roses ... j'ai passe la journee a me perdre dans les petites rues de la vieille ville, c'etait tout simplement extraordinaire ! En fin d'apres midi, une gamine (Chouba) m'a invite a visiter sa maison. Nous avons partage le the au lait avec sa famille, comme cela se fait ici, apres quoi son pere m'a demande d'etre de la fete avec la famille la semaine prochaine, pour Diwali. Diwali, c'est la plus grande fete indienne, haute en couleurs, et particulierement semble t-il au Rajasthan. C'est la fete la plus joyeuse et coloree du calendrier indien. C'est aussi l'occasion pour ceux-ci de repeindre leur maison. En ce moment-meme, des millions d'indiens ont le pinceau a la main et se preparent a feter Diwali dans tout le pays. Cette annee, ce sera a partir du 1er Novembre.

Voici quelques photos prises aujourd'hui. Certaines refletent assez bien le type de maisons que nous rencontrons ici, quant aux autres, c'est un hommage a tous ces momes qui me sollicitent a longueur de journee pour avoir leur trombine dans l'objectif, c'est donc une galerie de portraits. Pour mon plus grand bonheur, les indiens adorent se faire prendre en photo et les sourires parfois espiegles des momes me rejouissent ! Il y en a meme une qui se prepare visiblement a devenir starlette ...





























Pour ma part, je m'apprete a passer 3 jours a Jaisalmer, "The Golden City" (en opposition a Jodhpur appelle "The Blue City"), citee situee aux confins du desert de Thar, a quelques pas de la frontiere avec le Pakistan. Puis retour pour feter Diwali a Jodhpur.

Le reve continue .....

JAISALMER, 29 octobre

Jaisalmer, c'est d'abord un fort. Un fort qui domine la ville et qui prend un ton ocre/or des que le soleil commence a descendre, d'ou l'appelation de "Golden City". Voyage en train de nuit, arrivee 5h15 ce matin, mais pour une fois je voyage leger, car j'ai laisse le plus gros de mes affaires a Jodhpur, dans la haveli ou je retournerai passer Diwali en compagnie du proprietaire des lieux et de sa famille, et Joshi - c'est son nom - m'a tout l'air d'etre un bon vivant. Apres un premier arret dans un hotel minable (tenu par le frere de Joshi), j'ai repris mon baluchon pour rentrer dans le fort et j'ai finalement trouve une superbe petite haveli, avec un "roof-top restaurant" qui domine la ville, tout en bordure des remparts.

Comme partout en Inde, les vaches sont tout aussi omnipresentes mais quand les ruelles sont etroites comme c'est le cas ici, on fait plutot gaffe a ses roubignolles quand il s'agit de croiser la bete. Tiens au fait, savez-vous que les indiens, pour la plupart d'entre eux, mangent vegetarien ? Quel gachis, avec autant de belle viande bien garnie a portee de fourchette ... Je dis ca mais a force de croiser autant de vaches, c'est sur que dans quelque temps je finirai par voir une belle entrecote avec de la bearnaise autour plutot qu'un ruminant ....

Demain, depart pour le desert de Thar, j'ai pris un "camel safari". Je rappelle pour les non-inities qu'il ne s'agit pas de descendre pour aller chercher des cigarettes mais bel et bien d'une balade a dos de chameau. Je dors donc demain dans les dunes, encore de l'emotion en perspective.

JAISALMER, 31 Octobre

Assis confortablement sur un petit coussin (ceux qui ont deja fait plus d'une journee a dos de chameau comprendront ...), je m'apprete a repartir pour Jodhpur feter Diwali. Ces deux jours furent merveilleux. Le desert de Thar en lui-meme n'est pas le plus beau des deserts, loin s'en faut, mais c'etait pour moi une premiere experience plutot sympatique. Nous avons recupere les bestiaux vers 8h30 (vous avez un apercu de deux d'entre eux ci-dessous), et apres une journee de balade, nous sommes arrives vers 16h dans les dunes de sable, lieu de notre campement pour la nuit.

Pendant que nous prenions quelques photos et que nous attendions le traditionnel coucher de soleil, et que de petites bestioles ressemblant a des scarabees partaient a l'assaut des dunes (voir photo ci-dessous), nos cuisiniers s'affairaient deja. Curry de legumes, chapati (des sortes de crepes, plus epaisses, que les indiens utilisent comme pain ou plus simplement pour prendre les aliments qui se trouvent dans leur assiette), tout fut goulument absorbe pour notre plus grand plaisir. Notre groupe ne comprenait que 3 personnes, mais un couple d'allemands nous avait rejoint pour la soiree et la matinee du lendemain.

Lorsque l'heure d'aller fermer ses yeux arriva, il fallu bien rendre a l'evidence : Dans le desert de Thar (et dans plein d'endroits dans le Monde), le ciel est d'une beaute a couper le souffle. La tete dans les etoiles ... Je ne me souviens pas d'une telle richesse dans aucun ciel contemple jusque maintenant. Parfois, les etoiles semblaient vouloir composer de la dentelle, et leur nombre ne faisaient qu'amplifier cette impression. De temps en temps, une etoile filante venait dechirer de sa longue queue ce bel ensemble, pour disparaitre a tout jamais ...

Nous faisons parfois des rencontre etonnantes, telle que celle-ci :






Cet oiseau qui ressemble a un vautour s'est laisse approcher jusqu'a moins de 50 cm ! J'en etais arrive a me demander s'il n'etais pas blesse, mais non : Il a pris son envol des que j'ai voulu lui caresser le museau ... je ne sais pas s'il s'agissait d'un vautour, je ne connais que ceux qui sont dans Lucky Luke et c'etait assez ressemblant. En tout cas, une chose est sure : Ce n'etait pas rantanplan ...

Voici ce que je voyais de ma fenetre la nuit derniere :






A present, je ne peux vous laisser sans mettre en ligne encore quelques photos de gens rencontres au hasard de mes balades. Certains m'ont offert une tasse de the en me demandant qui j'etais, d'ou je venais, pourquoi je restais si longtemps a contempler ce qui pour eux represente le quotidien, d'autres, tels ces enfants, m'ont simplement offert leur sourire. Quant a la derniere photo (l'indien barbu), je vous laisse deviner qui il est, ou plutot quel est le metier qu'il exerce la, sur le trottoir. Reponse dans quelques jours ....


Bien, Dagui est donc l'heureuse detentrice d'une carte a vie pour aller se faire soigner chez ce specialiste de la quenotte qui sevit en pleine rue, a Jodhpur. Quant a savoir si cet arracheur de dent est un fiefe menteur, j'avoue avoir oublie de lui poser la question.

Diwali est termine, ce fut une fete incroyable. Le premier jour, des 19 h, la ville a soudain ete prise d'une frenenie de lancer de petards et de feux d'artifice qui partaient dans tous les sens, a un rythme incroyable. Certains petards sont d'ailleurs tres impressionnants, pour ne pas dire inquietants. Quand certains modeles explosent, il vaut mieux ne pas etre devant. Ils vendent meme des "chenilles" : 3000 petards mis bout a bout, ce qui represente une guirlande de 10 metres, on allume, et ca petarade pendant 15 a 20 secondes. Et ce n'est pas la plus grande ...

A l'occasion de cette fete, les femmes revetent leurs plus beaux habits et portent leurs bijoux les plus precieux. Tout le monde se retrouve dans la rue et souhaite"happy Diwali" a qui veut bien l'entendre ! Pour plus de precisions sur cette fete, vous pouvez vous reporter a certains sites internet tels que http://fr.wikipedia.org/wiki/Dipavali.

JAIPUR, 5 Novembre

Me voici donc a Jaipur. Tout le monde a deja vu la facade de la maison "Hawa Mahal", construite a une periode ou la tete de notre bon vieux Louis XVI avait deja roule dans la poussiere, mais pas depuis longemps. Jaipur ... la ville "ocre". Cite suractive, tres commercante, et surtout chargee d'histoire. Le fort de Amber, et son voisin du dessus, le fort de Jaigarh, represente une place forte qui n'a jamais ete conquise par aucun envahisseur. J'ai pu d'ailleurs y voir hier une des plus belles collections d'armes d'Inde. Epees aux lames droites ou courbes, aux contours travailles, dotees de manches richement decores representant une tete de cheval, de lion, de perroquet, de mouflon, ou encore une fleur, selon le souhait de celui qui la portait. Couteaux finement ciseles aux manches en ivoire, en jade, en argent ou couverts d'or, ou encore en cristal. Dagues aux formes insolites, doublees parfois d'un systeme rappelant le pistolet. Les forgerons et autres artisans avaient visiblement l'amour du travail bien fait. Les incrustations de pierres precieuses sont bien entendu de mise sur un certain nombre de ces joyaux. Et puis les haches, les arcs, les fusils dont on se demande comment un homme seul pouvait manipuler un tel engin. Certaines de ces armes ont presque 500 ans d'age ...

J'ai deniche ici un hotel qui ressemble a un palace, avec un jardin dont la pelouse ferait palir de jalousie un jardinier grand-breton. Au petit dejeuner, les ecureuils me tiennent compagnie, ainsi que les perruches. J'ai toujours cru que les perruches naissaient avec une cage autour d'elles, et bien non. Ici on en voit souvent, et leur cri si particulier me fait lever la tete a chaque fois.

J'espere pouvoir trouver un cyber avec lecteur de cartes bientot, afin que je vous post quelques photos prises ces derniers jours. Et puis je vous parlerai aussi de l'histoire de l'Inde, dont les invasions musulmanes et surtout les regne de certains empereurs moghols ont faconne l'Inde d'aujourdhui, en particulier au Nord et surtout au Rajasthan. Simplement une chose : Vous avez surement deja entendu parler des rajput ? Qui etaient-ils ? Les rajput etaient organises en clans, il s'agissait de tribus de farouches guerriers, reputes comme tels et employes pour ces qualites au sein de l'armee moghole. Leur reputation n'etait pas usurpee : Lorsque la place allait tomber, suivant le code chevaleresque, ils revetaient la couleur safran du martyre, ouvraient les portes du fort et se lancaient fierement pour leur dernier combat, celui qu'ils savaient perdu d'avance, courant vers la mort. Pendant ce temps, les femmes construisaient un enorme bucher au sein du fort avant de s'immoler avec les enfants.

La mort plutot que le deshonneur de la defaite .... ca s'appelait le "Jauhar".

BUNDI, 7 Novembre

Desole de vous avoir parle recemment de petards et de feux d'artifice, il semblerait que vous ayez les votres, vous aussi, meme s'ils ne sont pas tout a fait de meme nature ... quand je jette un oeil sur les nouvelles en France, je me dis que j'ai decidemment bien fait d'aller visiter le Monde. Je ne sais pas ce que cherche ceux qui font ces conneries, mais on ferait bien d'en envoyer certains voir ce qui se passe ailleurs, ca les calmerait peut-etre un peu. Ici, par exemple, il y a des familles entieres qui vivent dehors sur le trottoir, de generation en generation, il y a des des millions de gens qui s'en sortent avec plus ou moins de bonheur, mais toujours avec dignite.

Il faudra aussi qu'un jour nos politiques se decident a descendre dans la rue, mais en sortant de leurs grosses bagnoles aux vitres fumees, au risque de crotter leurs belles Weston payees par le contribuable, et qu'ils ecoutent ce que la "France d'en bas" a a leur dire. Ils seraient surement surpris ...

Enfin, si le bonheur existe, c'est sans aucun doute aussi a Bundi. Cette petite ville aux maisons couleur pastel est vraiment reposante, et elle est reputee pour etre une des deux grandes ecoles de peinture du 18eme/19eme siecle avec Udaipur (mais si, rappelez-vous, ma chambre des milles et une nuits !). J'envisage d'ailleurs de rester une journee de plus, si toutefois je peux changer mon billet de train pour une date raisonnable. J'ai donc ete accueilli hier soir dans une guest-house ouverte recemment par une famille absolument delicieuse, qui aime plaisanter a tout propos, et c'est assez sympatique. Les conditions sont rudimentaires, chiottes a la turque, douche froide le soir et seau d'eau chaude le matin (oui j'aime bien une douche chaude le matin, et alors ?). La chambre dont j'ai herite est sur les toits, une sorte de cabane de jardin sans la tondeuse ni le bois qui seche. Ni le solex ... et toc !

Anecdote : Ce matin, j'avais le dos tourne pendant que je buvais mon cafe, et bien il y a un singe qui m'a pique ma confiture et qui a essaye d'ouvrir le couvercle de la boite a pleines dents. Le couvercle a resiste, mais pas moi : J'ai pris une photo.

J'ai visite aujourd'hui encore une site extraordinaire. Honte a moi, je ne connaissais pas les fresques de Bundi ... alors afin de combler ce manque de culture impardonnable, j'ai passe une bonne partie de l'apres-midi a visiter le fort qui renferme ces fresques, je vous mettrai quelques photos en ligne quand je le pourrai. Vous pouvez peut-etre en voir sur Internet si ca vous interesse, elles sont absolument uniques. J'y retourne d'ailleurs demain car le site fermait a 17h, le gardien m'a laisse prendre des photos jusqu'a 17h10, mais il m'a fait comprendre que ca lui ferait grand plaisir de me revoir demain ... comme c'etait si bien presente, j'ai remballe le matos, et puis ca tombait bien, les batteries de mes 2 appareils commencaient a montrer des signes de fatigue











Ce monsieur m'a invite a boire une tasse de the, un jour ou j'etais poursuivi dans les rues de Bundi par une horde de gamins, m'empechant par la meme de prendre la moindre photo ...

AGRA, 10 Novembre






Si Agra ne vous dit peut-etre rien, le Taj Mahal vous cause surement plus. Ce mausaulee, construit par l'un des plus grands empereurs moghols, Shah Jahan(fils de Jahangir et petit-fils du grand empereur Akhbar), a ete termine en 1653 pour y accueillir la depouille de la seconde epouse de celui-ci, morte en couches. 20 000 ouvriers furent effectes aux travaux, dont certains (les plus habiles ?) eurent la main ou le pouce tranches afin qu'ils ne puissent jamais reproduire la beaute du "Taj". L'architecte principal venait semble t'il de Shiraz, en Iran, mais les ouvriers venaient de toute l'Inde mais aussi d'Asie centrale, et certains experts venaient meme d'Europe. Le prix d'entree est carrement exorbitant, 750 roupies, ce qui represente tout de meme 15 euros. D'apres deux guides que j'ai rencontres dans l'enceinte, le prix etait meme monte a 950 roupies. Pour ce tarif, une fois que l'on a laisse a l'entree les samosas et les oranges qu'on s'etait reserves pour le midi (bisque bisque rage !), on peut aller admirer les jardins qui sont dans l'alignement du Taj, et lorsque l'on a reussi a se frayer un passage jusqu'a l'entree du mausolee lui-meme, on a gagne le droit de ne pas faire de photos ...

Tiens, une photo d'un restau dont le nom est disons ... pour le moins etonnant.






Bon, a part ca, la vie est belle, et c'est tant mieux comme disait un humoriste sur Inter il y a quelques annees. Je voulais remercier tous les ceux et les ceusses qui participent au blog, c'est vraiment tres sympa de votre part ! Et ne m'en voulez pas de ne pas toujours vous repondre de maniere individuelle, mais quand l'Internet se traine lamentablement et que je viens de passer 1 heure sur mon blog et a lire mes mails, j'ai parfois envie d'aller croquer dans un tandoori ou dans un thali ... miam miam !

Au fait, j'ai appris un truc de la plus haute importance. Les singes etant devenus mes voisins proches a Bundi, j'ai eu droit a une demonstration tres interessante : Figurez-vous que les singes sont maintenant habitues a piquer des affaires, quelles qu'elles soient, pour obtenir de la bouffe en echange. Hier matin, c'etait le jean d'un gars qui le faisait secher sur la terrasse (le jean, pas le singe). Un chapati plus tard, le jean est retombe dans la cour, comme par miracle. Autre chose : On m'a dit que lorsque l'on en croise un sur sa route (un singe, pas un jean), il ne faut surtout pas sourir ! Car le fait de monter les dents, pour un singe, est un signe d'agressivite. Donc, pensez a faire la gueule ! Je suis sur que c'est un animal qui s'adapterait facilement dans le metro ....

Dans les jours a venir, il est possible que cette premiere etape de mon voyage soit "compilee" sur le blog, et donc plus accessible directement. Il faudra - je pense - cliquer sur le mois concerne. Pour le mois a venir, une nouvelle page vous sera proposee, a moi de la remplir du mieux possible. Et bien entendu, vos commentaires sont toujours les bienvenus !

Pour rattraper un peu mon retard en photos, en voici quelques unes prises recemment :

Vieilles femmes a Jodhpur ...






... et quelques vues des fresques de Bundi, dont je vous ai parle plus haut :




VANARASI, 13 Novembre

Vanarasi, ou la cite des Dieux ... anciennement denommee Benares,cette cite nous plonge directement et tres profondement vers les racines de la culture indienne et de sa religion majoritaire, l'hindouisme. D'apres un indien rencontre hier soir sur un ghat sur lequel avait lieu une cremation, Vanarasi peut se prevaloir de plusieurs noms : Kasi (ou Kashi), le nom originel, Benares, Vanarasi et ... "L et B", pour "Learning and Burning". Vanarasi, repute comme ayant ete de tout temps un haut lieu de l'apprentissage des textes sacres et de bien d'autres choses, et "Burning" car c'est le souhait de tous les hindousde venir se faire incinerer ici, sur les bords du Gange (qu'ils appelent "Mother Ganga"), car le seul moyen parait-il pour arreter le cycle des reincarnations et atteindre enfin le Nirvana ...

Les femmes ne sont pas autorisees a assister aux cremations, fussent t-elle celles de leur defunt mari, car elles sont - d'apres ce que m'a explique ce responsable des cremations - plus sensibles que les hommes, et de telles ceremonies ne doivent pas se faire sous les pleurs. Et encore, le situation s'est arrangee .... il y a encore une trentaine d'annees, devant la famille reunie pour l'occasion, la veuve etait tenue de rejoindre son mari sur le bucher, car son avenir se limitait de toute facon a demeurer seule dans une piece, sans plus aucun contact possible - ne serait-ce que visuel - avec un autre homme. Et lorsqu'elle refusait de se soumettre au rituel, la famille du defunt la precipitait dans les flammes ...

La situation ou se deroule la cremation indique tres precisemment si le defunt est issu d'une famille riche ou non. Bucher tout pres de "Mother Ganga", eleve sur une petite plate-forme en beton, et feu alimente au bois de santal pour les plus riches, quelques buches et eloigne de quelques metres du fleuve pour les autres. Le prix est en consequence, de quelques centaines de roupies a 2, 3 voire 10 millions de roupies. Il y a quelques annees, la consequence de la cremation d'un individu issu d'une basse caste et sans le sou etait que le corps etait plonge dans le Gange lorsque les quelques buches que la famille avait pu offrir au defunt s'etaient consumees. Ainsi, il y a quelques annees, nous pouvions apercevoir ici ou la qui un bras, qui une jambe flotter tout pres de la barque qui vous emmenait d'une rive a l'autre du Gange. Le gouvernement a mis fin a cette pratique, et il existe a present un systeme (info a verifier) par lequel les bijoux des defunts sont recuperes par une sorte d'association, et le prix de la vente de ceux-ci servent a acheter du bois pour les moins fortunes. Ainsi, tout le monde peut maintenant esperer pouvoir disposer d'une cremation decente. Sur le ghat principal, 250 a 300 corps sont incineres chaque jour, 24 heures sur 24. Le protocole fait qu'un membre de la famille du defunt, generalement le fils, se rase la tete pour l'occasion, puis il ira chercher une braise dans le feu eternel pour allumer le bucher. Le feu eternel .... celui qui ne s'est jamais eteint depuis des centaines d'annees, son atre etant alimente par des braises issues elles-meme de cremations sur le point de s'achever. Enfin, les femmes enceintes, les enfants en bas age, les victimes de mort violente (meurtre, electrocution, empoisonnement, etc ..), ceux qui ont succombe a une morsure de serpent, tous ceux-la n'auront pas la chance de finir sur le bucher. Recouverts de leur linceul et fixes sur leur lit de bambou, ils finiront dans le Gange, leste par une grosse pierre.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ces rites funeraires, ce site est tres bien fait : http://www.unites.uqam.ca/pelerin/nouvelles/980401.html

Sur les ghats de Vanarasi. Une photo qui decoiffe ?

J'avais deja evoque ces jolis bijoux que portent les femmes indiennes, et bien figurez-vous qu'en Inde, il y des boutiques specialisees dans le "Foot Wear", ce qui - je precise - ne prejuge en rien de la tenue de la boutique. Contrairement a d'autres qui ne donnent pas dans le collier de pied ...

Et j'arrete la pour aujourd'hui, car ca fait 3 fois que le PC plante. Allo, Bill ? T'aurais mieux fait d'aller planter des patates dans le Nevada ....

DARJEELING, 16 Novembre

29 Mai 1953 ... les hommes sont epuises, les bourrasques de vent sont violentes, mais ils continuent tout de meme ... ils doivent reussir, et Edmund Hillary, lui le neo-zelandais, chef de cette expe montee par les grands-bretons, le sait plus que d'autres : Si cette tentative echoue, l'exploit echappera a la couronne anglaise, et il n'en est pas question .... apres 25 heures d'efforts dont les mots manquent probablement pour expliquer quelle fut leur intensite, celui qui deviendra Sir Hillary et son compagnon de glacier Tenzing Norgay, sherpa emmerite s'il en est, atteindront enfin le sommet. Le depart du dernier bivouac, perche sur une corniche a 8500 metres, fut donne a 6h30 du matin et 5 heures plus tard, ces deux-la pouvaient etre fiers de leur exploit ... l'Everest etait vaincu. Les premiers mots de Edmund Hillary, en revenant au camp de base, furent "Well, George, we knocked the bastard off" ! Nous l'avons eu, ce salaud .... Quelques chiffres, tout de meme : Pour arriver a cet exploit, il fallut 350 porteurs de moyenne montagne, 20 porteurs specialises dans la tres haute altitude, 6 grimpeurs de pointe, un correspondant du Times,1 cameraman, 2 medecins, 1 scientifique et ... quelque 7 tonnes de materiel !

Tenzing Norgay, surnomme "le tigre des neiges", parlait couramment plusieurs lanques mais ne savait ni lire ni ecrire. Il est est mort en 1986, mais sa succession est dignement assure, ses fils et une de ses filles ayant aussi reussi a vaincre le monstre. Il passa la plupart de sa vie a Darjeeling, ou je me trouve aujourd'hui.

Darjeeling .. ses plantations de the, bien sur, mais aussi son cadre singulier. Des maisons sortent des petits bonhommes, beaucoup ne depassant pas 1,55 metre, alors pensez, a cote de moi ..... mais ce sont ces memes hommes, petites mais rables et aux muscles en beton, qui portent des charges hallucinantes. J'en ai encore vu un ce matin avec sur le dos (veridique) 2 valises et 3 sacs de voyage bien garnis ..

La specialite culinaire du coin, devinez quoi ? Et bien c'est le MOMO !!! Desole pour toi, Momo, mais c'est comme ca. Ce sont des petits chaussons fourres generalement avec des legumes, et c'est un plat que l'on trouve egalement au Nepal. Je vais donc gouter ca ce soir, car hier c'etait thali. Le thali, c'est une grande gamelle avec du riz, du dal (puree de lentilles ou de pois), et quelques legumes autour. J'ai dine hier soir avec Udo, un allemand chomeur qui vient depenser ici les sous que lui file le gouvernent, et nous avons dine pour 1/2 euro. Enfin, 1/2 euro chacun, faut pas exagerer ...

Bon, premiere mauvaise nouvelle de mon periple, j'ai eclate aujourd'hui mon 80/200 ... et je n'ai pas fait dans la demi-mesure, lentille neutre de protection et verre du zoom explose. J'essaierai de le faire reparer sur Bangkok, ca devrait le faire, comme disent les djeunes.

Demain, si le temps le permet, j'irai jusqu'a "Tiger Hill", depart prevu 4 heures du matin. La recompense a cet effort surhumain (pour moi ...) est le lever de soleil sur le Manaslu, le Lohtse, le Kanchenjunga et sur... la pointe de l'Everest. Quatre sommets de plus de 8000 metres, sachant qu'il y en a 14 en tout. Ca vaut le coup, non ?

Malheureusement, le temps est couvert sur la region, il se peut que je reparte sans avoir cette opportunite. Cela me rappelle Mai 1996. J'etais parti depuis quelques jours pour le trek du "Sanctuaire de l'Anapurna", qui devait nous mener au camp de base Sud si mes souvenirs sont bons. Au petit matin de la derniere etape, nous nous etions reveilles avec 25 cm de neige, cela signifiait que nous devions revenir sur nos pas, l'ascension etant beaucoup trop dangereuse dans ces conditions. J'etais au pied de l'Anapurna, mais jamais je n'ai pu le voir ....

Plusieurs d'entre vous n'ont semble t-il pas reussi a poster des commentaires sur mon blog.Avant de valider votre message, il est imperatif de retaper dans le cadre prevu a cet effet les caracteres qui apparaissent en forme "ondulee". Ceci est une simple protection contre les envois en masse (spams).

Quelques photos de Darjeeling, prises hier apres-midi.Vous pouvez constater que la meteo,c'est pas ca ...



Apres ma visite aux temples bouddhistes de Ghoom :






Cette derniere photo est la pour rappeler une des tragedies que vit actuellement le peuple Tibetain. Simplement, eux non plus, ne les oublions pas.









KOLKATA, 19 Novembre

Apres un voyage de nuit eprouvant de Siliguri a Kolkata (13 heures sur des routes defoncees, avec le courant d'air qui va bien et la sono au dessus de ma tete), je m'apprete a quitter l'Inde demain matin a l'aube. Que dire de ce debut de periple ? Que l'Inde est un pays indefinissable, du moins en quelques mots. Fascinante ? Captivante ? Ennivrante ? Repoussante ? Repugnante ? Probablement tout ca a la fois. Comme me disait Marco avant de partir, une des choses les plus surprenantes est le fait que les odeurs les plus variees se succedent a un rythme fou. En se baladant dans les rues, on passe devant un temple dedia a Shiva ou a un autre Dieu du Pantheon hindou, dans lequel se consume un baton d'encens a l'odeur agreable de santal, mais deux pas de plus et une odeur d'urine vous prend subitement a la gorge pour se fondre immediatement dans des vapeurs de cuisines subtiles melees au parfum sans nul autre pareil de la coriandre fraiche etalee la sous vos yeux, entre autres herbes, salades, fruits, legumes divers, etal pose au dessus d'un egout aux effluves nauseabondes ..... Ca, c'est l'Inde.

Je n'ai pas aime la nature de mes relations avec les conducteurs de rickshaw qui ont cherche a m'embrouiller, et a qui j'ai donne du boulot avant qu'ils comprennent qu'il etait inutile qu'ils insistent. Pas plus que la pression lourde et repetitive des vendeurs de rues dans pratiquement toutes les villes que j'ai visitees, et pour cause : C'etait mon premier voyage ici et je n'ai visite pratiquement que des villes a forte densite touristique. Je n'ai pas aime la pollution, qui n'a rien a voir avec celle que l'on connait chez nous. Les engins a moteur (bus, camions, rickshaws) deversent des tonnes de fumee noire a chaque demarrage et on traverse quotidiennement des nuages malodorants. Le bruit peut egalement etre un facteur de fatigue ou d'exasperation, meme si, au fil des jours, on n'y prete plus vraiment attention.

J'ai beaucoup aime la nourriture, excellente, et particulierement les laitages (lassis, cremes, etc ..). C'est fou ce que les indiens peuvent faire avec de simples legumes en les melangeant avec toute sorte d'epices ou d'herbes. Le Rajasthan, quoique tres touristique, demeure une region chargee d'une telle histoire qu'il est - a mon sens - impossible de faire l'impasse dessus, du moins lors de son premier voyage dans le sous-continent indien. J'ai aime le contact avec les indiens de maniere generale, qui ont plutot le sens de l'humour, et qui sont toujours curieux de savoir d'ou l'on vient. C'est l'un d'eux qui m'a dit un jour "oh, lot of trouble now in France ...". Je ne comprenais pas de quoi il parlait, j'ai du regarder surInternet. J'ai aime egalement la facilite avec laquelle on se deplace en train, une fois que l'on a compris comment ca fonctionnait. Enfin, mention speciale a tous les momes qui adorent de faire tirer le portrait.

Une derniere photo, elle est dediee a tous les enfants qui representent l'avenir du pays. Mais quel avenir ? Parait-il que dans 10 a 15 ans, la population de l'Inde aura depassee celle de la Chine. Qu'adviendra t'il alors de ces millions de personnes qui sont deja dans une misere noire et qui vivent d'expedients, tendant la main quotidiennement dans l'attente d'une piece d'une ou deux roupies et dormant sur un bout de trottoir ?

Quant a moi, j'ai choisi tres egoistement de rester sur une note plus joyeuse, voici donc cette derniere photo. Je pars demain matin pour Bangkok, pour seulement quelques jours, mais je dois maintenant y deposer mon zoom en esperant une reparation rapide, et aussi trouver un vol pour le Vietnam, d'ou je reprendrai mon blog.


Ha Noi, 24 Novembre

Apres quelques jours pour me remettre de mes emotions indiennes et m'occuper de mon materiel photo en souffrance, me voici de retour a Ha Noi, 4 ans apres ma premiere visite dans la capitale du Vietnam. J'ai donc profite de mon sejour a Bangkok pour faire reparer mon zoom (lentille neutre de protection eclatee, mais lentille frontale intacte, ouf ...), echange d'une pastille de caoutchouc sur mon flash (reparee dans la journee), et j'ai laisse mon appareil en depot. En echange, j'ai reussi a avoir pour pas trop cher (3000 baths, a peu pres 65 euros pour 3 semaines) un appareil de rechange. J'ai egalement trouve un labo qui m'a developpe mes diapos sur l'Inde (non-montees), de cette maniere mes 32 rouleaux ne prennent pour ansi dire pas de place. J'envisage maintenant de partir pour le Nord du pays, vers Cao Bang, a une quinzaine de km de la frontiere chinoise, pour aller admirer les paysages de montagnes, de cascades et de lacs, bien loin des circuits touristiques. Retour prevu sur Ha Noi dans une bonne semaine.